
30 décembre Editorial: 2023, une année pleine de changements pour le secteur agricole
2023 s’annonce comme une année pleine de changements pour le secteur agricole. En effet, la nouvelle PAC entre en vigueur. Les défis au niveau mondial sont encore plus importants. La guerre en Ukraine a perturbé les marchés des matières premières alimentaires et a montré à quel point les approvisionnements alimentaires sont fragiles. En outre, le climat continue de rechercher les extrêmes et il ne semble pas que cette tendance s’inverse de sitôt.
L’agriculteur d’aujourd’hui est devenu un manager qui doit gérer tous ces défis. C’est un effort presque surhumain que vous devez fournir jour après jour pour offrir à la population une alimentation saine et de qualité. Plus que jamais, la société devrait récompenser les agriculteurs au lieu de leur compliquer la vie.
Les marchés céréaliers se stabilisent à de hauts niveaux
Lors du déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix des céréales, qui étaient déjà élevés à l’époque, ont connu une hausse spectaculaire. Après le pic du mois de mai, les marchés se sont progressivement refroidis en raison de bonnes récoltes en Russie, au Canada et en Australie, entre autres, mais surtout en raison de la 0conclusion de l’accord sur les céréales. Cet accord garantit la sécurisation des exportations de céréales des ports ukrainiens via la mer Noire, sous des conditions strictes. Depuis le pic de mai, les prix du blé ont chuté d’environ 100 € la tonne. Pour les prix du maïs grain, la baisse a été légèrement inférieure. La volatilité des marchés reste 0cependant très élevée, et la moindre rumeur d’une suspension de l’accord sur les céréales suffit à faire flamber à nouveau les marchés. En effet, les stocks mondiaux de céréales restent au plus bas depuis des années et la consommation devrait à nouveau dépasser la production pour la saison 2023.
Comme le blé d’hiver, le maïs grain présentait un bon rendement financier en 2022 grâce aux prix élevés. Cependant, il faut tenir compte des coûts de séchage élevés. Dans ces conditions, les variétés de maïs grain précoces semblent être les plus appropriées. Bien entendu, ce bon rendement financier du maïs grain présuppose que les pertes de rendement dues à la sécheresse n’aient pas été trop importantes. Heureusement, les sélectionneurs de maïs parviennent de plus en plus à sélectionner et à commercialiser de meilleures variétés de maïs tolérantes à la sécheresse. Cela se reflète sur les résultats d’essais 2022 des variétés de maïs Hydraneo tolérantes à la sécheresse.

Les prix du lait à un niveau exceptionnellement élevé
Les prix du lait se situent à des niveaux très élevés depuis quelque temps, mais certains signes indiquent que le maximum a été atteint. En novembre, par exemple, Milcobel a réduit le prix de son lait pour la première fois en 20 mois. Les prix du lait écrémé en poudre, du beurre et du fromage sont en baisse depuis un certain temps déjà. Ce n’est pas une surprise, car les prix élevés du lait entraînent une forte production laitière, ce qui conduit à une augmentation de l’offre de lait dans l’UE et aux États-Unis. Cependant, il n’y a aucune raison d’être pessimiste. Grâce aux prix élevés du lait, le solde fourrager (le revenu du lait moins les coûts des aliments) est excellent, même aux prix actuels des concentrés qui sont très élevés depuis des mois.

Malgré les bons prix du lait, il faut rester focalisé sur l’aspect technique. Les prix élevés des concentrés rendent la traite à partir de fourrages de base plus intéressante que jamais. Cela ressort également des chiffres comptables. Pour obtenir beaucoup de lait à partir de fourrages de base, il faut évidemment que leur qualité soit impeccable.
Les fourrages de base de haute qualité contiennent beaucoup de VEM. Et qui dit VEM, pense immédiatement aux variétés de maïs LGAN. Mais vous en apprendrez davantage à ce sujet sur les pages suivantes de l’Agronouvelles.
La hausse des prix du porc et du boeuf largement absorbée par les coûts élevés
Malheureusement, les éleveurs de porcs et de bovins ne bénéficient pas de l’essor que connaît actuellement le secteur laitier. Si les prix de la viande de porc et de la viande de boeuf se situent à des niveaux nettement supérieurs à ceux des dernières années, l’augmentation des prix est presque entièrement absorbée par la forte hausse des coûts. Dans les deux cas, c’est surtout le coût des aliments qui pèse lourd. Dans ces circonstances, il reste difficile pour les éleveurs de porcs de sortir de la crise qui a frappé le secteur en 2021. Outre le coût élevé des aliments, le coût des engrais, des salaires, du carburant et de l’énergie reste également très élevé. En plus d’affecter directement la rentabilité des exploitations agricoles, cette situation a également un impact indirect, car elle oblige aussi leurs fournisseurs à augmenter leurs prix.
Nouvelle PAC à partir du 1er janvier
Entre-temps, la Commission européenne a également donné son feu vert aux plans stratégiques de la politique agricole commune de la Wallonie et de la Flandre. La nouvelle PAC met plus que jamais l’accent sur la garantie d’un revenu équitable, la durabilité environnementale et la résilience climatique. Elle se concentre sur des thèmes tels que les prairies permanentes, la matière organique du sol et le renouvellement générationnel. Les changements par rapport à la PAC 2014-2022 sont importants. Parmi ceux-ci se retrouvent l’aide couplée aux protéagineux qui est destinée à soutenir le développement de la filière des protéines végétales et les Eco-régimes qui sont des dispositifs d’aides directes et volontaires pour protéger l’environnement et la biodiversité. Il y a aussi la définition de l’agriculteur actif. L’application de cette nouvelle réglementation nécessitera une période adaptation.
Afin de vous informer sur les thèmes d’actualité, nous vous invitons à participer a l’une de nos Grandes Réunions d’Information qui auront lieu les 17 et 19 janvier respectivement à Braine-le-Comte et à Kain.
Thomas Truyen
Limagrain Belgium