
29 décembre Editorial de l’Agronouvelles (janvier – mars 2022)
Les prix mondiaux des produits alimentaires (indice FAO des prix des produits alimentaires) se situent à un niveau très élevé depuis un certain temps. Pour vous, producteur de denrées alimentaires, il s’agit bien sûr d’une bonne nouvelle, mais la situation n’est malheureusement pas aussi favorable pour tous les secteurs. Il suffit de penser au secteur porcin. Il est important de mentionner qu’en plus de l’augmentation des prix des aliments, les coûts de production ont également sérieusement augmenté. En tant qu’agriculteur, il faut donc plus que jamais produire de la manière la plus efficace et la plus rentable possible. Faites des choix bien réfléchis, par exemple lors de votre décision concernant vos variétés de maïs en 2022, un thème que ce numéro aborde parmi d’autres sujets.
Une bonne variété de maïs, adaptée aux besoins de votre exploitation, vous permettra de produire de manière optimale et de maintenir vos coûts d’alimentation au plus bas.
Les prix élevés du maïs et des céréales tirent les autres prix à la hausse
Vous avez probablement déjà remarqué que les prix des céréales sont à un niveau très élevé depuis des semaines. On pourrait penser que c’est une bonne nouvelle pour l’agriculteur mais pas pour l’éleveur de bétail qui doit acheter des aliments coûteux. Ce n’est pas tout à fait vrai. Les céréales jouent un rôle central dans l’économie agricole internationale. Les prix élevés des céréales entraînent une hausse des prix des autres cultures arables. En effet, lorsque les prix des céréales sont élevés, les agriculteurs optent davantage pour le semis de céréales au détriment d’autres cultures. Une offre réduite d’autres cultures provoque à son tour une hausse des prix de ces cultures. Indirectement, cela exerce également une influence positive sur le prix des produits d’origine animale.
Essayons de comprendre pourquoi les prix des céréales sont si élevés et quelle direction ils prendront dans les mois à venir. C’est plus simple de répondre à la première question qu’à la seconde. La hausse a commencé dès 2020 et s’est poursuivie en 2021. Les stocks étaient déjà faibles lorsque les récoltes battaient leur plein dans l’hémisphère nord. En outre, les rendements en Amérique du Nord et du Sud n’ont pas répondu aux attentes en raison des conditions climatiques décevantes. Dans d’autres parti es du monde, comme en Russie, les rendements ont été bons, mais le gouvernement menace d’imposer des taxes à l’exportation. En Europe, où les rendements de blé en 2021 étaient supérieurs de 7 % à la moyenne quinquennale, les exportations se portent très bien. Et la Chine est occupée à reconstituer sa population porcine et les porcs mangent beaucoup de céréales. Ajoutez à cela le fait que l’économie mondiale a reçu un sérieux coup de fouet ces derniers mois et que les prix internationaux de l’énergie ont atteint également des niveaux records.
La direction que prendront les prix des céréales au cours des prochains mois dépendra d’un certain nombre de facteurs. Tout d’abord, la superficie ensemencée en blé et en orge d’hiver. Il semble évident que l’on sèmera plus de céréales, mais la question est de savoir à quel point. Une forte augmentation des superficies devrait peser sur les prix. Beaucoup dépendra également des prix de l’énergie. En effet, la flambée des prix de l’énergie favorise l’utilisation de céréales pour la production de bio-éthanol, même si le prix des céréales est élevé. Pour finir, n’oubliez pas non plus que les prix élevés attirent les spéculateurs. Par conséquent, nous pouvons nous attendre des fluctuations importantes des prix des céréales dans les mois à venir.

Les producteurs belges de maïs grain peuvent également parler d’une année réussie. Les rendements ont été très bons et les prix du maïs grain profitent des prix élevés des céréales. Lors du choix d’une bonne variété de maïs grain, il faudra tenir compte non seulement du rendement, mais aussi d’une bonne dessiccation. En raison des prix élevés de l’énergie, les coûts de séchage ne doivent pas être sous-estimés. Dans cette optique, la nouvelle variété de maïs grain LG 31.240 est fortement recommandée. Outre un rendement élevé, cette variété présente également une excellente dessiccation.
Prix du lait en hausse, prix du porc restent bas
Les prix actuels du lait sont bons et sur la base des cotations internationales pour la poudre de lait et le beurre, une nouvelle augmentation est encore possible. Les faibles stocks de la poudre de lait et les prix élevés des mati ères premières telles que le pétrole soutiennent les prix et offrent des perspectives favorables. Certes, les prix élevés des concentrés pèsent sur le solde fourrager par vache par jour, mais de l’autre côté ils peuvent aussi soutenir les prix. Le solde fourrager par vache et par jour est peut-être un indice encore plus important que le prix du lait lui-même (voir graphique). Le solde fourrager correspond au revenu financier issu du lait moins le coût des aliments par vache.
La moyenne des 10 dernières années s’élève à 5,8 € par vache par jour. La valeur actuelle (novembre 2021) de 6,72 € par vache par jour devrait donc permettre à quasi toutes les exploitations d’améliorer leurs liquidités.

Les prix des bovins et des poulets de chair ont également bénéficié de la tendance à la hausse des prix au cours des derniers mois. Malheureusement, ce n’est pas le cas en élevage porcin, où les prix élevés des aliments vont de pair avec des prix bas pour les porcs. L’élevage porcin traverse une crise mondiale, mais la situation en Belgique est vraiment désolante. Une cause importante est la perte d’importants débouchés en Asie depuis l’apparition de la peste porcine africaine. La Belgique s’en est désormais débarrassée, mais la mauvaise image autour de cette maladie laisse des traces et perturbe toujours le commerce extérieur. Nous espérons sincèrement qu’il y aura bientôt un revirement de la situation pour les nombreux éleveurs de porcs dévoués de notre pays.
Les prix des engrais symbolisent la hausse des coûts
Non seulement de nombreux produits agricoles sont chers aujourd’hui, mais des produits tels que les engrais, l’électricité et les carburants coûtent également une fortune. Ces produits sont indispensables dans une exploitation traditionnelle et jouent donc un rôle important dans la rentabilité. Au printemps, les champs et les prairies doivent être travaillés et fertilisés. Chaque année, c’est une période d’investissements importants. A cet égard, le maïs est une culture intéressante dans notre pays. Elle nécessite peu d’interventions et valorise efficacement les engrais organiques, limitant ainsi le recours aux engrais minéraux. En outre, les prix élevés des engrais minéraux pourraient provoquer une expansion de la culture du soja en Amérique du Nord et du Sud au détriment du maïs grain. Dans les régions arables américaines, le fumier n’est pas aussi facilement disponible qu’en Europe.