07 février Prix des produits agricoles et des matières premières

Lors de notre dernière réunion agro en ligne le 11 janvier, nous avons reçu beaucoup de questions des téléspectateurs. Vous trouverez ci-dessous les réponses liées aux prix des produits agricoles et des matières premières.

Comment se fait-il que la différence entre les prix des céréales Fegra et MATIF soit si importante ?

Le prix MATIF est un prix des céréales ‘rendu Rouen’ (livrées au port de Rouen en France). Le prix de la Fegra est une moyenne des prix effectifs des céréales livrées au négociant belge local. La différence s’explique déjà en grande partie par les frais de transport. Plus vous livrez près des ports, plus les frais de transport diminuent.

Il faut également compter les frais de collecte et de stockage des grains. De plus, le prix « Matif » est un prix sur le marché à terme. Ce n’est pas un marché physique mais le prix MATIF donne une indication du prix effectif que les céréaliers reçoivent pour leurs céréales. Le prix ‘Fegra’ est majoré souvent d’un supplément, de sorte que la différence entre le prix réel des céréales et le prix « Matif » est en fait beaucoup plus faible.

Y aura-t-il assez d’engrais (engrais azotés) cette année ?

Sans catastrophe majeure, il devrait y avoir suffisamment de disponibilité en engrais. L’engrais est fabriqué à partir du gaz naturel tandis que l’azote est extrait de l’air par un processus industriel. C’est donc le gaz naturel qui est un facteur limitant plutôt que l’azote lui-même. Si la Russie devait réduire ses livraisons de gaz naturel à l’Europe en raison du conflit avec l’Ukraine, cela pourrait avoir un impact négatif sur la production d’engrais. Plus important que le risque de pénurie, il y aura le risque de problèmes d’approvisionnement en engrais. En raison des prix élevés des engrais, les agriculteurs reportent leurs achats. Si ces agriculteurs devaient commander tous en même temps au printemps, cela pourrait poser des problèmes logistiques.

L’utilisation accrue de fumier organique peut-elle réduire le coût de la fertilisation ?

En raison du prix élevé des engrais minéraux, il peut, dans certaines circonstances, être intéressant de remplacer une partie des engrais minéraux par des engrais organiques. Le fumier est facilement disponible dans notre pays et donc gratuit ou bon marché. Il est donc logique que le coût de la fertilisation puisse être réduit en utilisant davantage d’engrais organiques que d’engrais minéraux. En pratique, toutefois, cette démarche est limitée par les normes de fertilisation strictes qui font qu’il est souvent impossible de couvrir la totalité des besoins en azote d’une culture avec des effluents d’élevage.

PAC 2023-2027, PACTE VERT

L’Europe reconnaît la Flandre comme une région distincte. Cela concerne-t-il également les maladies animales telles que la peste porcine africaine ? La Flandre et la Wallonie peuvent-elles obtenir un statut distinct ?

Non, la peste porcine africaine et les autres maladies animales sont considérées comme une affaire fédérale.

Comment est-ce que le soutien couplé pour les vaches allaitantes évoluera en Wallonie ? Sera-t-il maintenu ou y aura-t-il une alternative au soutien couplé ?

Le budget actuel destiné à soutenir notre élevage (soit un niveau d’aides couplées de 21,3% du budget) sera conservé. Cela permettra de garantir le revenu des agriculteurs et dans un même temps d’intégrer les éco-régimes pour une agriculture plus durable. Cela a été rendu possible par un mécanisme de transfert de paiements basé sur la diminution du cheptel en Wallonie qui libère ainsi automatiquement des montants sur les aides couplées en faveur de l’enveloppe des éco-régimes dont 50% sera destiné au maillage écologique, 25% aux prairies permanentes et 25% à d’autres éco-régimes tels que la stimulation de l’autonomie protéique.

Les agriculteurs à titre complémentaire, recevront-ils toujours des aides dans le cadre de la nouvelle PAC ? Quid des agriculteurs retraités ?   

L’Europe veut aider les agriculteurs actifs, réels. M. Borsus l’a formulé ainsi : « L’Europe a pour but d’aider celui qui assume réellement l’activité d’élevage, de culture, d’agriculture et de maraîchage à l’inverse de sociétés de gestion, de retraités ou de personnes qui n’auraient pas pour objet principal le fait de travailler la terre ». Les Etats Membres peuvent déterminer eux-mêmes la notion d’agriculteur actif.

Le ministre Borsus a également annoncé la possibilité d’accès à l’aide pour les jeunes agriculteurs à titre complémentaire, mais avec l’engagement de passer à une activité à titre principal dans une période de 5 ans au maximum.

A partir de 2023, faudra-t-il mettre en place les éco-régimes obligatoirement sur une certaine superficie ?

Les éco-régimes ne seront pas toujours liés à une superficie particulière. Par exemple, il y aura également un éco-régime visant à préserver des races bovines locales ; Il y aura également des éco-régimes spécifiques dans lesquels une superficie minimale obligatoire devra être respectée. Cependant, il faudra mettre en place des éco-régimes si vous voulez continuer à recevoir le même montant que celui que vous recevez dans le cadre de la PAC actuelle.

Les prairies riches en herbes, présentent-elles la même valeur alimentaire et appétence pour le bétail que les prairies standards ? Où en est LG à ce sujet ?

Lorsque les herbes sont bien choisies, les prairies riches en herbes devraient être tout aussi bonnes que les pâturages standard en termes de valeur alimentaire et d’appétence. Les prairies riches en herbes contiendront même davantage de minéraux et d’oligo-éléments. Les parcelles les moins productives se prêtent particulièrement à l’établissement de prairies riches en herbes. Grâce à la présence de différentes graminées, légumineuses et herbes et de différents types de racines, ce type de prairie est plus résistant à la sécheresse.

LG a lancé un mélange d’herbes prairiales composé de chicorée, persil, plantain lancéolé et esparcette qui peut être associé aux mélanges prairie tels que Belpré Sec, Belpré Ost ou Turbo Longo.

Comment voyez-vous l’évolution de la mécanisation dans les exploitations agricoles en ce qui concerne les semis et le désherbage ?         

Nous constatons surtout une tendance à la mécanisation du désherbage. Dans un certain nombre de cultures, cette situation est inévitable en raison du retrait de plus en plus d’herbicides. En outre, le désherbage mécanique est également fortement stimulé par les autorités. Cette tendance va certainement s’accentuer à l’avenir, compte tenu des objectifs de la stratégie « de la ferme à la table ». Une réduction de 50 % des intrants chimiques et une augmentation de la superficie en agriculture biologique ne peuvent s’accompagner que d’un désherbage plus mécanique.

AGRICULTURE DU CARBONE

Une teneur en carbone plus élevée dans le sol aura-t-elle une incidence sur la quantité d’azote résiduel dans le sol ? 

Lorsque le carbone organique est apporté par l’engrais organique, on apporte également de l’azote. En cas d’une teneur élevée en matière organique et/ou un apport important de matière organique fraîche facilement dégradable, de grandes quantités de nutriments sont mises à disposition par minéralisation. Toutefois, ces éléments nutritifs peuvent également être libérés à des moments où ils ne sont pas absorbés par la culture (par exemple, après la récolte). Cela peut entraîner une augmentation des résidus de nitrates. Toutefois, les inconvénients ne l’emportent pas sur les avantages et le semis de couverts végétaux permet de réduire le risque de résidus excessifs de nitrates.

N‘avez pas peur que des sociétés qui n’ont rien à voir avec l’agriculture, ne viennent investir encore davantage dans l’achat des terres agricoles pour compenser leurs émissions de CO2 ?

Ce n’est pas un phénomène récent que des investisseurs d’autres secteurs investissent dans des terres agricoles. La compensation des émissions de CO2 pourrait être une motivation supplémentaire pour certains investisseurs à investir dans les terres agricoles, mais ce risque est plutôt faible. Par exemple, pour compenser les émissions de CO2 des entreprises industrielles, de très grandes superficies de terres agricoles sont nécessaires. À l’heure actuelle, il existe certainement des alternatives moins coûteuses pour les entreprises en matière de compensation du CO2 que l’achat de terres agricoles.        

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